Braderie de Lille: au delà de la brocante, une réelle rentrée politique

Ce week-end du 3 et 4 septembre dans les rues de Lille, se tient la grande braderie annuelle. Plus grand événement de ce genre en Europe, les éditions 2020 et 2021 s’étaient vue annulée, à cause de la crise sanitaire, la braderie faisait donc son grand retour en fanfare cette année.

Et si des boulevards aux ruelles, on peut y trouver toute sorte de bibelots et objets de collection, en plus de sa nature de marché aux puces géants, la braderie de par son organisation en début d’année scolaire est l’occasion pour les associations, collectifs et partis de faire leur rentrée politique, profitant d’un public abondant et n’attendant que d’être convaincu.

Au village associatif : camaraderie et rivalités

Au village associatif, situé porte de Paris, l’atmosphère est divisée en deux camps.
Si l’heure est aux festivités et à la camaraderie sur la plupart des stands, du coté des associations notamment, qui présente leurs actions et leurs objectifs, en apportant un regard positif sur leurs succès; ainsi que sur certains stands politiques, à l’image de celui du “Parti communiste” et ses airs de cantine buvette ; ailleurs, un climat de guerre froide règne.
On peux en effet observer quelques tensions de voisinage entre les militants du “Parti socialiste” et ceux de “Lutte ouvrière”, dont les deux stands, établis côte à côte, rivalisent sur la distribution de tracts aux passants. Mais la réelle fracture se trouve un peu plus bas sur la place: “l’Offensive”, un collectif écologiste radical et anticapitaliste, a pour voisin d’emplacement le stand d’ “Ensemble”… Deux salles, deux ambiances, mais aucun débordement, les militants écologistes ayant géré la situation avec humour, plaçant une petite pancarte à l’extrémité de leur tente : “On est contre nos voisins de droite !”, le stand du parti d’Emmanuel Macron étant situé à leur gauche.

Discours de Jean-Luc Mélenchon : “Le chaos, c’est vous!”

Les Insoumis ont décidé de faire bande à part. Si les autres partis composant la Nupes se sont retrouvés à la porte de Paris, l’immense stand de la “France Insoumise” s’est établi à côté de la place de la république, offrant un peu de son ombre à une petite tente arborant le nom de l’union des gauche “Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale”, placé à sa droite. Les priorités de cette braderie sont clairement annoncées : individuelles.
Si le stand du parti de gauche accueille tout au long du week-end des tables rondes animées par les deux députés locaux : Adrien Quatennens et Ugo Bernalicis, la réelle attraction de cet événement est la prise de parole de Jean-Luc Mélenchon le samedi après-midi. Pour le Tribun, cette intervention a été l’occasion de revenir sur les 6 premiers mois du quinquennat Macron-2, et de dénoncer, avec sa fougue habituelle, les différentes accusations dont pâtissent les députés Nupes à l’assemblée, venant notamment des ministres nommés par Elisabeth Borne. Si la majorité reproche souvent aux parlementaires LFI d’être trop dans l’opposition et le débat, Jean-Luc Mélenchon répond lui à l’attention de la première ministre : “Le chaos, c’est vous !” , pour qualifier la politique “socialement destructrice” de son gouvernement.