Réunion publique de Violette Spillebout : la candidate « renaissance » s’offre la présence de deux ministres

La candidate « Renaissance » (majorité présidentielle anciennement « lrem ») dans la neuvième circonscription du Nord organisait ce mardi soir une réunion publique, en présence du ministre de l’Economie Bruno le Maire et de son homologue de l’Intérieur Gérald Darmanin. L’occasion de faire un résumé des décisions prises par la majorité présidentielle ces 5 dernières années, et de défendre les projets en cours tels que la retraite à 65 ans ou la loi dite « séparatisme ».

« L’honneur de recevoir deux ministres »

Nul doute sur le fait que la présence des deux ministres – récemment reconduits à leur fonction par Elisabeth Borne – était l’attraction principale de la soirée. Suivis par une équipe d’une dizaine d’agents de sécurité, les deux hommes se sont d’abord retrouvés à l’extérieur de la salle, l’occasion de répondre à des interviews ou d’échanger entre eux à l’abris des regards (et des oreilles).
Finalement, après avoir été appelés par la candidate leur demandant de venir, la réunion commençant, les ministres sont retournés dans la salle, accueillis par les applaudissements des partisans présents ce soir, environ 200 personnes (chiffres avancés par la candidate).

Une candidature de « soutien au président »

C’est ainsi que Violette Spillebout présente sa candidature dans la 9ème circonscription du nord. La candidate souhaite en effet succéder à Valérie Petit, sa rivale à l’investiture LREM pour les dernières élections municipales et dissidente de la république en marche, ayant quitté le groupe parlementaire majoritaire en 2020 pour rejoindre un nouveau groupe nommé « agir ensemble ». V. Spillebout la « remercie » de ne pas s’être présentée face à elle pour ces législatives.

La candidate continue ensuite de vanter les mérites de la politique menée par le président durant les 5 années passées. Cependant, Violette Spillebout n’est visiblement pas ici pour présenter des projets qu’elle souhaiterait mener en tant que débutée ou faire des propositions qui concerneraient sa circonscription : l’ancienne candidate à la mairie de Lille préfère s’attaquer à la NUPES, un « projet qui n’est pas un projet de gouvernement », nous laissant assez peu renseignés sur son propre programme.

Des ministres en chasse contre « l’antirépublicanisme »

Gérald Darmanin est le premier des deux ministres à prendre la parole. Après avoir réaffirmé son soutien à la candidate locale, qu’il affirme « bien connaître », le ministre de l’Intérieur continue la marche déjà initiée en vantant les mérites du gouvernement et les scores réalisés par Emmanuel Macron dans la circonscription (ou le président est sorti en tête du premier tour avec 36,6% des voix), avant de rapidement s’attaquer lui également à la NUPES. G. Darmanin accuse notamment la candidate investie dans cette neuvième circonscription (Odile Vidal-Sagnier, à l’origine chez EELV), une « antispéciste » souhaitant rendre illégale la consommation de viande », d’être pour la mise en place d’un « permis de voter », qui conditionnerait le droit de vote à d’autres critères que ceux déjà existant.

Vient ensuite le tour de Bruno le Maire, ministre de l’Economie, de prendre la parole. L’homme rappelle brièvement les projets menés par la majorité présidentielle durant les 5 dernières années, avant de se placer en fervent défenseur des projets actuels du gouvernement. C’est un plaidoyer pour la retraite à 65 ans que livre le ministre, reprenant la rhétorique du « nous vivons plus longtemps donc devons travailler plus », et avançant que « quiconque prétendrait l’inverse » livrerait un discours malhonnête. Pour finir, le ministre de l’Economie s’attaque lui aussi frontalement à l’union de la gauche, en prenant comme exemple la loi dite « séparatisme », vivement critiquée pour ses dérives islamophobes et auquel la NUPES s’oppose, Bruno le Maire accusant cette dernière de mener une « lutte contre la république » en tenant ces positions.

La réunion se termine, et après avoir chanté la Marseillaise, les ministres quittent la salle rapidement, étant probablement attendus ailleurs. Les partisan·e·s et spectateur·ice·s sont invités à boire un verre, un pot ayant été préparé pour l’occasion.
Un rapide échange avec Violette Spillebout nous en apprend plus sur ses positions, notamment sur la question de l’écologie : la candidate, qui s’affirme « heureuse » de la nomination d’Elisabeth Borne au titre de première ministre, insiste sur l’importance de « responsabiliser » les individus, soutenant l’idée du « petit geste pour la planète », et ne voyant pas de conflit d’intérêt entre un projet écologiste et les idéologies portées par Renaissance. Ancienne du PS, elle se dit « déçue » que ces derniers aient rejoint la NUPES, et invite les « socialistes sincères » à ne pas se « laisser faire », affirmant que les portes de Renaissances sont « ouvertes » aux membres les plus modérés du Parti Socialiste, notamment François Hollande ou Bernard Cazeneuve.