À une heure de l’annonce des résultats du premier tour des élections présidentielles, au QG de campagne de Yannick Jadot : La Bellevilloise, un centre culturel du 20e arrondissement de Paris, l’ambiance est légère, presque optimiste. Le candidat écologiste n’est pourtant crédité que d’environ 5 % des intentions de vote dans la plupart des sondages. La défaite est prévisible et attendue, mais chez les écolos, on garde la tête haute et on y croit encore.
À 19h30, Eric Piolle et Julien Bayou arrivent dans la grande salle où les militants se sont réunis. Yannick Jadot, le candidat, n’est toujours pas présent. Alors que l’heure fatidique approche, la tension monte dans la salle, et tous les regards se tournent vers l’écran dans le coin de la pièce, qui montrera les résultats dans quelques instants. Le compteur descend et tombe à zéro, les deux visages apparaissent à l’écran…
Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont qualifiés au second tour des élections présidentielles, avec des scores respectifs de 28,5% et 23,6%. Jean-Luc Mélenchon se qualifie à la troisième place avec 20,3% des voix. Yannick Jadot est lui loin derrière avec 4,3% des voix exprimées, talonnant de près Valérie Pécresse.
Quelques minutes après l’annonce des résultats, Yannick Jadot entre dans la salle par une porte arrière. La déception se lit sur son visage comme sur ceux des militantes et militants qui l’attendent. Il se fraye un chemin jusqu’à la scène, entouré par un cordon de militants avant de monter face à la foule, pour prendre la parole.
Le message est clair : voter Emmanuel Macron dans deux semaines, pour faire barrage Ă l’extrĂŞme droite, faire barrage au “fascisme”, tout en ne relâchant pas le militantisme. En effet, Yannick Jadot rappelle que le quinquennat passĂ© a reprĂ©sentĂ© 5 ans d’inaction climatique et de greenwashing, à “parler d’écologie” sans en faire. L’appel au dons est inĂ©vitable, avec un rĂ©sultat infĂ©rieur Ă 5%, le parti se retrouve largement endettĂ©, et une plateforme en ligne Ă dĂ©jĂ Ă©tĂ© mise en place pour recueillir l’aide financière des militants. Le candidat finit par saluer le courage et l’engagement de ses militants, leur demandant de ne pas lâcher prise et Ă continuer leur mouvement aux lĂ©gislatives et tout au long des 5 ans qui suivront.
Après une dernière pose symbolique, l’écologiste descend de scène, rejoignant Julien Bayou et Eric Piolle avant de s’éclipser en dehors de la salle bondée. L’ambiance est lourde, tendue après l’annonce des résultats et cette allocution du candidat. Mais paradoxalement, la bonne humeur revient assez vite, ou tout du moins dans l’apparence. Loin de baisser les bras, les militants écolos semblent prêtes et prêts à se mobiliser pour les 5 ans qui suivent, malgré le résultat.
Le second tour des Ă©lections aura lieu dans deux semaines, il opposera donc Emmanuel Macron et Marine Le Pen, comme en 2017. Si la gauche en gĂ©nĂ©ral est disqualifiĂ©e, son score est important est fait presque regretter une absence d’union qui aurait pu la porter au second tour, le mot d’ordre est donc dĂ©sormais clair pour elle : faire barrage Ă l’extrĂŞme droite le 24, et surtout ne rien laisser tomber, continuer Ă se battre pour 5 ans encore, en espĂ©rant de meilleurs rĂ©sultats la prochaine fois.
L3 Ă l’acadĂ©mie ESJ et toujours accompagnĂ©e de mon fidèle boitier, je me spĂ©cialise sur les sujets politiques et sociaux. Vous pouvez me trouver aussi bien en manifestation qu’a errer dans les rues de Lille, mais toujours avec l’œil dans le collimateur !