Il l’a rĂ©pĂ©tĂ© Ă de nombreuses reprises durant cette rencontre : Thomas Fabre candidat LR-UDI, de « la droite et du centre » pour la 1ère circonscription du Nord est un candidat de proximitĂ©, il veut faire de l’avenance et de la disponibilitĂ© sa carte maĂ®tresse dans cette Ă©lection.
Pour cela, celui qui est Ă©galement prĂ©sident (national) des jeunes avec l’UDI peut se vanter du soutien de certains cadres nationaux du parti : Xavier Bertrand, prĂ©sident des « RĂ©publicain » et de la rĂ©gion Hauts-de-France ; ainsi qu’Olivier Henno, sĂ©nateur du Nord et « mentor » du jeune candidat.
Une opposition « qui n’a pas le couteau entre les dents »
Après une rencontre amicale Ă l’extĂ©rieur du cafĂ©, T. Fabre et X. Bertrand entrent dans l’Ă©tablissement, le « coin de Delph’s », et seront rejoints quelques minutes plus tard par O. Henno une fois installĂ©s.
Les propositions faites par le candidat et ses soutiens sont dans la ligne directe des projets nationaux : baisser les charges pesant sur les entreprises, sans prĂ©ciser l’impact de telles dĂ©cisions sur les revenus de l’Etat et donc la santĂ© des services publics ; lutter contre « l’insĂ©curité », que Thomas Fabre vante d’avoir dĂ©barrassĂ© Loos avec son groupe au Conseil municipal ; crĂ©er une police de proximitĂ©, armĂ©e, cela semble aller de soi ; et en somme, porter une droite des « valeurs » face Ă Marine le Pen, la majoritĂ© prĂ©sidentielle et « l’extrĂŞme gauche » de Jean-Luc MĂ©lenchon.
Dans cette Ă©lection, on Ă plutĂ´t le vent qui souffle de face
Xavier Bertrand
Cette élection est décrite ainsi par le président des Républicain. En effet, Adrien Quatennens, actuel député de la 1ère circonscription et candidat à sa réélection sous la bannière NUPES, semble lui bien parti : Lille a voté en grande majorité pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour des élections présidentielles : 41,8%.
Une longue durĂ©e de cette rĂ©union a donc Ă©tĂ© consacrĂ©e par les trois hommes Ă miner le rival de Thomas Fabre, l’accusant de faire du « communautarisme », en se dĂ©plaçant Ă la kermesse d’une Ă©cole situĂ©e dans un quartier populaire de Loos ; de falsifier une proximitĂ© avec la population, le candidat de droite avançant qu’il ne l’a « jamais vu venir Ă Loos »; ou en le prĂ©sentant comme « complice » des islamistes, « anti-flics » et autres accusations courantes faites Ă la France Insoumise.
Visite Ă La fabrique de l’emploi
Après avoir partagĂ© un cafĂ© avec leurs sympathisants, les trois hommes, rejoints par ValĂ©rie LĂ©tard, vice-prĂ©sidente du sĂ©nat et sĂ©natrice du nord quittent le lieu pour se rendre Ă la fabrique de l’emploi, une entreprise employant des personnes prĂ©caires pour les rĂ©insĂ©rer sur le marchĂ© de l’emploi. Cette initiative crĂ©Ă©e Ă l’issue du programme « Territoire zĂ©ro chĂ´meur de longue durĂ©e » semble plaire au candidat et Ă ses acolytes, qui se prĂ©sentent en dĂ©fenseur de la libertĂ© d’entreprendre, souhaitant favoriser l’Ă©mergence de ce genre d’endroits en continuant la libĂ©ralisation de l’emploi et la baisse des charges.
Après la visite de l’atelier vĂ©lo, en partenariat avec DĂ©cathlon, les trois hommes continuent leur visite des lieux : Ă©changes de poignĂ©es de main avec les cadres et employé·e·s de la structure, questions sur les projets menĂ©s actuellement et les perspectives d’avenir, etc. Xavier Bertrand entame une discussion avec un des employĂ©s de l’entreprise : la soixantaine, symboles royalistes tatouĂ©s sur les bras, il dit avoir quittĂ© son ancien emploi dans le quartier de Wazemmes après avoir « subi trois agressions », pour finalement arriver ici, suscitant la compassion du prĂ©sident des RĂ©publicains.
La « sensibilisation » face à « l’Ă©cologie punitive »
Après le dĂ©part de Xavier Bertrand et Olivier Henno, les deux hommes Ă©tant attendus ailleurs, nous retrouvons Thomas Fabre sur le parking de la fabrique de l’emploi. Professeur Ă l’universitĂ© catholique de Lille, il plaide pour encore plus de libĂ©ralisation de l’Ă©ducation : rendre les universitĂ©s plus proches du monde de l’entreprise, un système Ă©ducatif travaillant main dans la main avec les partenaires sociaux, et Ă©voque la mise en place d’une allocation (de 670 euros, en dessous du seuil de pauvretĂ©, ce qu’il assume et revendique) qui serait donnĂ©e aux Ă©lèves se formant dans les « mĂ©tiers en tensions ».
Enfin, sur les questions Ă©cologiques, le candidat reconnaĂ®t ĂŞtre un grand fan des thèses de Jean-Marc Jancovici, partisans intangible du nuclĂ©aire, et vouloir lutter contre « l’Ă©cologie punitive » en insistant sur la sensibilisation et les petits gestes individuels. Si, comme il le disait plus tĂ´t, la politique « ne peut pas changer la vie » (en rĂ©fĂ©rence aux affirmations opposĂ©es de François Mitterrand), Thomas Fabre n’en a en effet pas l’intention.
L3 Ă l’acadĂ©mie ESJ et toujours accompagnĂ©e de mon fidèle boitier, je me spĂ©cialise sur les sujets politiques et sociaux. Vous pouvez me trouver aussi bien en manifestation qu’a errer dans les rues de Lille, mais toujours avec l’œil dans le collimateur !