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Grande-Synthe : MĂ©decins du monde entame la campagne Speak Out

Il est midi quand l’intĂ©rieur d’une petite salle de Grande-Synthe s’active. Les Ă©quipes de MĂ©decin du Monde se rĂ©unissent. C’est l’heure du topo sur la situation, un briefing avant d’aller sur ce qu’il reste du camp de la Linière, au milieu de la forĂŞt de Grande-Synthe.

Les équipes de Médecins du Monde se préparent pour aller sur le terrain.

Une dizaine de bénévoles sont présents pour l’occasion. L’inquiétude est au rendez-vous. Il y a quelques jours, le camp de Grande-Synthe, peuplé essentiellement de kurdes, était enneigé. Les réfugiés dorment dans des températures négatives et la police ne cesse de procéder à des expulsions et à des destructions de tentes. La demande de mise en place du plan Grand Froid a été refusée par les autorités. Les réfugiés continueront à dormir dans des conditions extrêmes avec pour seule ressource d’eau un réservoir gelé par les températures négatives.

Le sol est toujours gelé après une semaine sans neige dans la région.

En plus de cela, le COVID connaît une recrudescence dans le Nord due au variant anglais : « Je vous demande d’être vraiment vigilants sur place pour éviter les contaminations dans le camp » demande Aurélie, la coordinatrice de programme.

Une parole politique

A la fin de la réunion, Franck Esnée, coordinateur régional, nous présente mes deux camarades et moi : « Ces étudiants sont ici dans le cadre de l’action Speak Out. Ils nous accompagneront aujourd’hui pour la seconde fois pour témoigner de ce qu’il se passe sur place ».

Speak Out est une opération de communication initiée par Médecins du Monde et le secours catholique cette année. Le but est de mettre des compétences d’acteurs de la vie civile au service de témoignages sur la vie des camps pour tenter de faire agir les politiques. L’association, elle, se veut le point de départ du contact entre les réfugiés et les acteurs présents sur le terrain. Pour ce faire, plusieurs personnes sont venues témoigner : Julia Druelle, une photographe, Félix Galaup, un illustrateur, Stéphanie Pryen, une sociologue et puis, nous, étudiants en journalisme.


Des acteurs satisfaits

Arrivés sur le camp de la Linière, Zézé, médecin généraliste m’explique l’importance d’avoir des spectateurs extérieurs aux associations sur le terrain : « cela permet de donner plus de crédit à la parole des associatifs. On entend souvent qu’on exagère, qu’on en fait des confitures, alors en invitant d’autres gens sur le terrain, ils peuvent constater d’eux-mêmes la vérité des conditions de vie ici. ».

Les tentes sont couvertes de couvertures de survie.

Quant à Léna, étudiante en journalisme, celle-ci explique qu’elle « n’y connaissait rien du tout, ne réalisait pas ». La seconde visite lui a permis de sortir d’une « posture un peu maladroite » afin d’arriver à « un moment qui lui a fait du bien, totalement suspendu dans le temps, de découvrir que derrière chaque personne, il y a toute une histoire à raconter et de pouvoir témoigner de cela par la suite ». Nicolas, étudiant lui aussi apprécie quant à lui «le fait de voir que si peu de choses nous différencient, si ce n’est le parcours de vie». Effectivement, aujourd’hui, nous avons eu la chance de rencontrer Dyarri, un Kurde irakien de 21 ans avec qui nous avons partagé le thé. Ce dernier se disait très heureux que « certains témoignent des horribles conditions de vie de Grande-Synthe » et a partagé avec nous un bout de son parcours, du bateau sur lequel il a traversé la Méditérannée jusqu’à son rêve de vie à Londres.

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