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Paris, Lille, AngoulĂŞme, Valence… 133000 personnes contre la PPL

Partout en France, le mouvement contre la loi SĂ©curitĂ© Globale, en discussion parlementaire depuis plusieurs semaine, prend de l’ampleur. Samedi dernier la « marche des libertĂ©s » a rĂ©unie 133 000 personnes dans toutes les villes de France. Retrouvez les Ă©vènements Ă  Lille, Paris, AngoulĂŞme et Valence Ă  travers les yeux du collectif.

ChapeautĂ©e par les syndicats de journalisme, la ligue des droits de l’Homme, des journalistes indĂ©pendants et diverses autres organisations de la sociĂ©tĂ© civile, la mobilisation contre la loi SĂ©curitĂ© Globale a peut-ĂŞtre atteint son paroxysme, samedi dernier, en rĂ©unissant plus de 133 000 manifestants dans toutes les villes de France.

InitiĂ©e par les organisations de journalistes, la fronde se concentre sur l’article 24, qui prĂ©voit d’interdire la diffusion du visage des agents des Forces de l’Ordre dans l’exercice de leur fonction pour peu que cette intention soit estimĂ©e malveillante.

L’article 24 tel qu’adoptĂ© Ă  l’AssemblĂ©e Nationale

« Sans préjudice du droit d’informer, est puni d’un an d’emprisonnement et de 45000euros d’amende le fait de diffuser, par quelque moyen que ce soit et quel qu’en soit le support, dans le but manifeste qu’il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique, l’image du visage ou tout autre élément d’identification, autre que son numéro d’identification individuel, d’un agent de la police nationale, d’un militaire de la gendarmerie nationale ou d’un agent de police municipale, lorsque ces personnels agissent dans le cadre d’une opération de police. »

Problème : le climat actuel est dĂ©jĂ  très conflictuels entre journalistes et forces de l’ordre lors des manifestations. Il est frĂ©quent que les forces de l’ordre empĂŞchent les journalistes, photographes, vidĂ©astes, de produire des images sur l’espace public, en dĂ©pit de la circulaire n°2008-8433 du 23 dĂ©cembre 2008, qui rappelle sans Ă©quivoque la libertĂ© de chaque citoyen Ă  documenter l’espace public. La plupart des organisations et des rĂ©dactions, y compris le collectif Gerda, s’inquiètent donc de l’interprĂ©tation et de l’usage qui serait fait des dispositions prĂ©sentĂ©es par l’article 24.

D’autres dispositions de cette loi, comme l’autorisation pour les forces de l’ordre de surveiller les manifestations par drone ou la permission pour les agents de porter leur arme en dehors de leur service, font Ă©galement polĂ©mique. → Quentin Saison

Une manif globalement tranquille Ă  Lille

Tout comme la semaine précédente, des rassemblements ont eu lieu place de la République à Lille. Une fois de plus, un millier de manifestants se sont réunis suite à l’appel de la LDH pour protester contre la loi sécurité globale.

Ce week end en revanche, l’ambiance est tendue. Plus d’une trentaine de véhicules des forces de l’ordre nassent la place, bloquant notamment la rue du Molinel quasiment jusqu’à la gare. Les sacs sont fouillés, certaines pancartes confisquées.

15H, fin de la pause dĂ©jeuner, l’atmosphère est encore calme, on pense que tout le monde va se disperser suite aux prises de parole. Il n’en est rien. Alors que le silence règne, un groupe de gilets jaunes relativement âgĂ©s prennent l’initiative d’appeler Ă  la manifestation sauvage. La foule se lance d’abord vers la rue Gauthier de Châtillon, puis est repoussĂ©e vers place de BĂ©thune, tout un cirque de pousse et repousse face aux boucliers. Quelques interpellations mais pas de blessĂ©s graves Ă  signaler. → Alexandre Schmitt

La tranquille Angoulême bat tout de même le pavé

AngoulĂŞme : 40 000 habitants, 100 000 sur l’agglomĂ©ration. Autant dire que la prĂ©fecture de Charente, acquise Ă  la droite depuis plusieurs mandats, n’a pas pour habitude de manifester bruyamment. Entre 800 et 1 000 personnes ont nĂ©anmoins battu le pavĂ©, devant le tribunal, dans une ambiance bon enfant. A AngoulĂŞme, nul besoin de police, si ça n’est pour discuter avec les manifestants. → Quentin Saison

Ă€ Paris, Ă©meutes et effusions de violence en marge de la manif

Après un départ assez calme sur République, une vaste étendue de manifestant.e.s se dirige vers Bastille. Certaines rédactions sont venus manifester, comme celle du Le Monde ou encore de Paris Match. Les pancartes sont brandies, tandis que fusent les slogans « Darmanin Démission » et « tout le monde veut filmer la police ! ».

C’est Ă  quelques pas de Bastille que l’ambiance se tend. Des voitures sont brulĂ©es par des manifestant.e.s et la police tire de nombreuses grenades lacrymogènes. Les fumĂ©es se mĂŞlent et finissent par faire fuir la foule vers la place de la Bastille. LĂ -bas, s’enchaĂ®nent les prises de parole : CamĂ©lia Jordana interprĂ©tera Le Chant des Partisans en cĹ“ur avec la foule. Cette dernière sera suivie d’un discours d’Henri Leclerc, PrĂ©sident d’Honneur de la Ligue des Droits de l’Homme, rappelant l’importance de se battre pour la libertĂ©. A force de stagner sur la place, la situation s’embrase, la Banque de France aussi. De nombreuses barrières de protection sont arrachĂ©es de ce qui protège la Bastille et sont envoyĂ©es sur les FDO. Les canons Ă  eaux sont ensuite sortis, dispersant doucement la foule qui s’est dirigĂ©e vers la gare de Lyon… La situation rentre finalement Ă  la « normale » malgrĂ© les nombreux blessĂ©s chez les manifestant.e.s et les FDO. → ChloĂ© Lavoisard

Ambiance bon enfant du côté de Valence

Un rassemblement statique de près de 2 000 personnes a pris place devant la grande fontaine de Valence dès 14h30. De nombreux syndicats et associations de la rĂ©gion DrĂ´me-Ardèche ont assistĂ© Ă  cette manifestation. « Tous les signataires ont pris conscience que ce qu’il se passait avec la police Ă©tait grave » dĂ©crit un responsable de la CNT. Les Valençois ont manifestĂ© au son des musiques brĂ©siliennes et des chants des chorales locales.

Vers 16h30 deux cortèges illégaux partent déambuler dans les rues pour exprimer leur revendications. Ils se rejoignent ensuite pour converger vers la préfecture où quelques CRS étaient postés. Sans débordement et toujours dans la bonne humeur, les manifestants sont repartis en direction de la fontaine. → Kim CF

Le collectif Gerda s’est engagĂ©, Ă  travers plusieurs tribunes et un appel Ă  manifester, contre la loi SĂ©curitĂ© Globale. Cet article n’est pas neutre et l’assume. Il reste nĂ©anmoins objectif, et scrupuleusement honnĂŞte quant au dĂ©roulement des Ă©vènements.

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