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Le Nord, c’est toujours les corons

Le Nord-Pas-de-Calais fut une grande rĂ©gion industrielle jusque dans les annĂ©es 90. AciĂ©rie et pĂ©trochimie furent deux grands secteurs. Pourtant, l’exploitation du charbon est bien seule dans notre paysage contemporain, faisant d’elle, le dernier tĂ©moin de ce passĂ©.

Terril d’Estevelle [premier plan] et d’Harnes.

De Lens Ă  Valencienne, on trouve des terrils, des anciens sites d’extraction, mais aussi des « trous » qui servent de musĂ©es ou des logements ouvriers rĂ©habilitĂ©s. Un patrimoine dont la rĂ©gion ne sait parfois plus quoi faire. Car en effet, la reconversion n’a pas toujours Ă©tĂ© facile.

Le terril, ce tas de roche et de terre, est facile Ă  reconvertir. A Estevelle et Ă  Libercourt dans le Pas-de-Calais, ces terrils sont au cĹ“ur d’un parc et au bord de villes constituĂ©es d’anciens « corons ». Si ces derniers sont souvent entièrement rĂ©habilitĂ©s, des maisons abandonnĂ©es persistent. D’ailleurs, qu’est-il restĂ© des sites d’extraction ? Dans certaines villes, tout Ă  disparu. RasĂ©s, ils sont remplacĂ©s par des immeubles ou un parking. A Oignies, la commune a Ă©tĂ© audacieuse. Le vaste site du 9-9 Bis, est dĂ©sormais un pĂ´le culturel et artistique. Les bâtiments accueillent des expositions, des enfants pour faire des activitĂ©s pĂ©riscolaires. Mais le lieu phare de ce nouveau pĂ´le, c’est le MĂ©taphone, grande salle de concert qui accueille des artistes toute l’annĂ©e. Le site accueille le Trail des Pyramides Noires -110 km de marche Ă  travers les terrils- accompagnĂ© d’une grande fĂŞte musicale qui rĂ©unit plusieurs Ă©coles de musique. Malheureusement, tous les sites n’ont pas eu la mĂŞme chance…

Au sommet du Terril 110, on a vue sur le 9-9 Bis et les environs de Oignies. Le quartier est rempli de vieux corons.

A Billy-Bercleau, la Fosse N°5 est devenu une grande friche privĂ©e. Le terrain devait ĂŞtre rĂ©habilitĂ© en logements sociaux, mais la municipalitĂ© n’a trouvĂ© aucun acheteur. Étrange jardin que l’on trouve au bout d’une impasse. A Haisnes-les-La-BassĂ©e, la Fosse N°6 classĂ©e « Monument Historique », est dĂ©sormais un vaste squatte. On y fait de l’escalade, des tags, du paintball, des feux de camps. « Et lĂ  encore vous avez de la chance. D’habitude y a plus de monde » me dit un garçon de mon âge. Avec ses copains, ils prennent le soleil sur le toit. MalgrĂ© ses 159 ans d’existence, le site est abandonnĂ© par la commune et la rĂ©gion, faute de moyens. Ce patrimoine, reconnu par l’UNESCO depuis 2012, ne devrait pas ĂŞtre un poids. Car oui, certains sites et citĂ©s ne sont pas reconnus.

C’est Ă  peu près tout ce que l’on peut voir de la Fosse N°5 Ă  Billy Bercleau.

De ce fait, certains corons sont laissĂ©s de cĂ´tĂ©, parfois abandonnĂ©s. A Wingles, le plan d’urbanisme est un casse tĂŞte. Trois citĂ©s -du Pont, de la Gare et des Sports- sont reconnues par l’UNESCO. Ces logements ont Ă©tĂ© rĂ©habilitĂ©s et rĂ©amĂ©nagĂ©s. Quatre autres citĂ©s ne sont pas inscrites Ă  ce patrimoine, et n’ont pas eu de rĂ©habilitation en profondeur. En 2018, une enquĂŞte publique est menĂ©e sur le plan d’urbanisme de la commune. L’enquĂŞteur note : « Le règlement trop directif, pour les citĂ©s non UNESCO (aussi bien pour les bailleurs sociaux que pour les propriĂ©taires privĂ©s), ne laisse pas place Ă  une plus large interprĂ©tation qui pourrait conduire Ă  un non entretien contraire Ă  la prĂ©servation souhaitĂ©e« . Mais Wingles n’est pas la seule commune Ă  faire face Ă  ce problème. Libercourt a aussi eu Ă©normĂ©ment d’anciens corons restĂ©s vĂ©tustes jusqu’en 2014.

La CitĂ© de la Fosse N°24 Ă  Estevelle fait partie d’un parc, les logements ont eu droit Ă  un grand rĂ©amĂ©nagement.

« Le Nord c’Ă©tait les corons, la terre c’Ă©tait le charbon ». En rĂ©alitĂ©, ces lieux marquent toujours le quotidien de milliers de flamands, de « Ch’ti », d’artĂ©siens et d’hainuyers (habitants du Hainaut). Après cette petite galerie, je vous propose une carte interactive pour mieux situer les lieux recensĂ©s dans ce reportage.

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